Auguste Cain

Auguste Nicolas Cain commence à travailler comme menuisier, puis, sous l'influence de son beau-père le sculpteur Pierre-Jules Mène, il s'intéresse à la sculpture qu'il étudie avec Rude, Guionnet et également Mène. Il commence à exposer au Salon de 1846 et obtient une médaille en 1851, une en 1863 et une autre à l'Exposition Universelle de 1867. Pour éditer en bronze certaines de ses statuettes, il s'associe avec Mène. Au début de sa carrière, Cain réalise essentiellement des modèles de petites dimensions, notamment des oiseaux. Il s'attache à montrer les animaux confrontés à la loi cruelle de la nature, en lutte pour leur survie et celle de leurs petits : Aigle se préparant à défendre sa proie, Fauvettes défendant leur nid contre un loir, Combat de coqs, etc.

Selon les contemporains, Cain aurait produit une multitude de ces petits bronzes entre 1846 et 1868. Mais curieusement, on les rencontre peu fréquemment dans les ventes publiques. A partir de 1868, il exécute au contraire des sculptures monumentales et recoit de nombreuses commandes de l'Etat. Bien que certaines de ses œuvres montrent l'animal dans une attitude paisible et sereine (Lion assis, Coq fran-çais), on retrouve dans sa production monumentale son goût pour la représentation de l'aspect dramatique de la vie sauvage : Lion et Lionne se disputant un sanglier (Jardin des Tuileries à Paris), Tigre terrassant un crocodile (Jardin des Tuileries, à Paris), Lion de Nubie et sa proie (Jardin du Luxembourg). Tigresse apportant un paon à ses petits (Jardin des Tuileries), etc. Parmi ses sculptures monumentales, citons également Chiens de meute (Château de Chantilly), Taureau, initialement érigé dans le Jardin du Trocadéro et qui se dresse aujourd'hui square Georges Brassens dans le 15ème arrondissement de Paris, deux Lions placés de part et d'autre de l'entrée de l'Hôtel de Ville de Paris, côté rue Lobau, deux autres Lions situés de chaque côté de deux passages pratiqués dans le Palais du Louvre à Paris côté cour, ainsi que la célèbre statue du Duc de Brunswick, destinée à la ville de Genève en 1879. Les statues monumentales de Cain nous font souvent apparaître l'animal dans une immobilité majestueuse. Il s'en dégage une force et une puissance très expressives, accentuées par la fierté du port de tête de la bête.

Les principales œuvres de Cain coulées en bronze sont les suivantes : Grenouilles qui demandent un roi (Salon de 1850), Vautour brun d'Egypte dévorant un serpent (Salon de 1850), Aigle se préparant à défendre sa proie, Ibis à la pêche aux grenouilles (Salon de 1852), Famille de perdrix (Salon de 1853), Bécassine (Salon de 1853), Furet terrassant un lapin (Salon de 1857), Combat de coqs (Salon de 1864), Vautour fauve sur une tête de sphinx, Tigre terrassant un crocodile (Salon de 1870), Lion de Nubie et sa proie, Nid de faisans (Salon de 1874), Tigresse apportant un paon à ses petits, Aigle et vautours se disputant un ours mort (Salon de 1891), Lions couchés, Lion et lionne se disputant un sanglier.